Question
Voici une question que nous avons reçu de Jonathan de Paris:
« Bonjour, Je dirige une société qui fournit des objets publicitaires personnalisables. Un jour, Julien, qui est stagiaire dans une société, m’a appelé pour commander vingt articles seulement. Etant donné que je considérai cette quantité comme insuffisante, je ne me suis pas intéressé.
Plus tard, David, un ami, me contacte pour me présenter une société très prestigieuse. Il se renseigne sur la personne qui passe les commandes et prévois même de me présenter à Sandrine, la principale.
Quelques jours plus tard, Julien me contacte de nouveau pour me relancer pour les vingt articles, et m’explique par hasard que sa patronne qui s’appelle Sandrine quitte bientôt la société.
A ce moment là, je fais le rapprochement et je comprend que Julien travail dans cette fameuse société dont David m’a parlé. Je profite de cette information pour m’investir et sympathiser avec Julien et je lui propose même des offres dans le cas où il passe des belles commandes.
La question que je me pose aujourd’hui, est que David va certainement réclamer une commission, bien que rien n’était définit. Alors je voudrais savoir si selon la Hala’ha j’ai le devoir de le rémunérer, sachant que la seule chose qui m’a apporté est la prise de conscience sur l’importance de ce client ? Il est tout de même vrai que sans lui je ne me serai pas investi dans cette société et je n’aurai certainement pas sympathisé, mais j’aurai quand même répondu à sa demande de devis suite à sa relance ».
Réponse
Le principe en général est que celui qui nous amène un profit est en droit de réclamer une rétribution, comme nous trouvons dans le Choul’han Arou’h (375). c’est pourquoi un agent immobilier doit être rémunéré pour son travail même s’il s’est introduit de lui même dans l’affaire, comme tranche le Gaon de Vilna (87). Il est également écrit explicitement dans le Choul’han Arou’h (264) que celui qui nous fait un bienfait quelconque doit être rémunéré. Ainsi nous trouvons que si nous invitons une personne à manger à la maison, on pourrait lui donner l’addition à la fin du repas (voir Choul’han Arou’h 246).
Evidement cette règle ne peut pas être appliquée dans tous les cas. Mis à part les conditions nécessaires pour l’appliquer, comme par exemple que son intention soit uniquement pour nous et qu’il n’ai pas d’intérêt aussi pour lui, à part cela on retrouve certains cas on nous n’avons tenu compte de cette règle, comme par exemple lorsqu’on invite une personne à dormir (voir Choul’han Arou’h 363).
La règle plutôt retenue est que seulement dans des cas où l’habitude est de payer pour une intervention pareille, à ce moment là il pourra réclamer d’être rétribuer. Car on considère comme étant évident qu’il n’ai intervenu qu’avec l’intention d’être récompensé.
C’est pourquoi toute personne qui envoie des clients à une société peut réclamer une somme, dans la mesure où l’habitude est ainsi (un peu comme pour l’agent immobilier).
Le cas de Jonathan est un peu différent, car David l’a simplement conseillé mais ne lui a pas envoyé de client. On ne peut donc pas considérer véritablement et avec certitude qu’il a procurer un profit à Jonathan, il n’a pas fait aboutir concrètement son intention. Par exemple, l’agent immobilier ne touche une commission seulement s’il a mit en relation les deux parties de l’affaire, mais sans cela même s’il a donné l’adresse de l’appartement et à même convaincu l’acheteur, il ne touchera rien sauf s’il prouve qu’ils ne pouvaient pas trouver le bien sans lui, et que sans lui l’affaire n’aurait pas eu lieu. (voir Igrot Moche 49, Netsa’h Israel 29). Mais sans prouver tout cela il ne recevra rien.
Et donc même si l’intervention de David a aidé Jonathan, malgré tout il n’y a pas de certitude sur les conséquences de son acte. Et donc étant donné qu’il n’a pas fait quelque chose de concret comme envoyer le client lui même, il ne pourra pas demander de rétribution.
Toutefois, il est important de préciser, que si la coutume dans le milieu de travail est de payer pour un conseil de ce type, il faudra suivre cette coutume (chaque endroit et ses habitudes). Dans ce cas il faudra faire une estimation de ce qui lui revient, en prenant comptes des deux cotés, d’une part Julien à rappelé de lui même, et d’autre part Jonathan a sympathisé grâce à David. Il n’y a pas de Hala’ha la dessus, puisqu’il ne s’agit que d’une coutume, il faut donc une estimation franche sur ce qui devrait lui revenir. Mais encore une fois sans cette coutume (de payer pour un conseil uniquement), Jonathan est totalement dispensé.