Il est clairement établi dans la parasha de cette semaine ‘Michpatim’ que celui qui a causé un préjudice financier à son prochain est tenu de payer. Cependant, il n’est pas explicitement mentionné dans la Torah qu’il est interdit de causer un dommage financier à son prochain. La première source qui interdit d’endommager est le Talmud (Bava Kamma 60b), où il est écrit qu’il est interdit de se sauver soi-même aux dépens de l’argent de son prochain, il résulte de cette source que c’est une interdiction de la Torah. Cependant, il est nécessaire de comprendre d’où le Talmud tire cette interdiction et quelle en est la source.
Nous avons trouvé deux approches parmi les commentateurs pour expliquer la source de l’interdiction de causer un préjudice financier à son prochain.
La première approche, adoptée par plusieurs commentateurs, est d’apprendre cette interdiction d’une autre interdiction semblable. Par exemple, Rabbénou Yonah (au début du traité Avot) apprend cette interdiction de l’interdiction de voler. Cela est dû au fait que la Torah insiste sur le fait de ne pas retirer de l’argent du bien de son prochain sans sa permission. De manière similaire, le Minhat ‘Hinoukh apprend cette interdiction des lois de la restitution des objets perdus, car tout comme la Torah ordonne de restituer l’argent à son prochain, il est également interdit de causer une perte financière. Une autre approche, celle du ‘Hinoukh, explique que cette interdiction découle de l’obligation d’aimer son prochain comme soi-même.
Cependant, nous avons trouvé une autre approche, selon laquelle l’interdiction de causer un préjudice financier ne découle pas d’une autre interdiction. Cette approche soutient que le simple fait que la Torah exige le paiement des dommages signifie qu’elle s’oppose à ce que l’on cause du tort à son prochain. Cela constitue en soi la source de l’interdiction de causer un préjudice. Le Pricha explique que cela ne serait pas logique si la Torah exigeait le paiement sans qu’il y ait une interdiction de causer du tort.
Il existe une application concrète de la divergence d’opinion, concernant l’interdiction de causer un préjudice dans le cas où le paiement n’est pas obligatoire. Par exemple, dans le cas d’un “dommage non apparent”, il est exempté de payer, donc selon la deuxième approche il n’y a pas d’interdiction d’endommager. Cependant, il est certain qu’il existe une mitsva d’aimer son prochain comme soi-même et de restituer un objet perdu dans ce cas-là. Il existe également une seconde application de cette divergence, dans le cas où le préjudice est inférieur à une pruta (la plus petite unité monétaire). Selon ceux qui apprennent l’interdiction d’endommager du vol, il est interdit de causer un préjudice même inférieur à une pruta puisque l’interdit de voler existe même dans moins d’une pruta, tandis que ceux qui apprennent cette interdiction de la loi concernant la restitution des objets perdus, il n’y a pas d’interdiction de causer un préjudice inférieur à une pruta.