Bnei Ychmael: Ordures humaines ou descendants d’Avraham ?
L’exil d’Ychmaël, dans lequel nous nous trouvons, diffère des autres exils, car il est le dernier et le plus difficile selon les enseignements du Rambam (Igeret Teiman). Ainsi Rabbi Haim Vital écrit que contrairement aux quatre grands royaumes dont l’intention était de convertir le peuple d’Israël afin qu’il abandonne la Torah et les mitsvot, raison pour laquelle ils nous ont causé un tort douloureux, Ychmaël va tourmenter Israël avec des épreuves étranges que nous n’avons jamais connues, car il veut nous engloutir comme si nous n’avions jamais existé.
C’est ce qu’indique le nom même de Ychmaël – D-ieu Entendra – car le Tout-Puissant entendra les plaintes du peuple à la fin des temps concernant les actes barbares des fils d’Ychmaël, et qu’Il écoutera la voix d’Israël (Pirkei De Rabbi Eliezer Ch. 22).
Malheureusement, nous sommes aujourd’hui témoins de l’accomplissement effrayant de ces paroles prophétiques. Lors de la fête de Simchat Torah, des Ychmaëlim ont lancé une attaque surprise contre notre peuple, commettant un massacre dans des pogroms d’une cruauté inégalée depuis la Shoah. Les mots ne peuvent décrire l’ampleur de l’horreur. Non seulement ils ont assassiné des personnes sans aucune pitié, mais ils les ont également torturées avec une cruauté indescriptible, commettant des actes de sadiques contre des hommes, des femmes et des enfants innocents. La dépravation de leurs actes défie totalement l’entendement et souille la décence humaine.
Il ne s’agissait pas là d’un accès de rage spontané, mais d’une malveillance méticuleusement planifiée. Avec enthousiasme, des rires et des danses, leur seul objectif : humilier, infliger la douleur et la peine, semer la peur, assassiner et décimer notre peuple ‘Hass Vechalom.
Toute personne dotée d’une conscience minimale comprend immédiatement que cette organisation appelée « Hamas » ne mérite pas le titre d’humain, mais représente l’incarnation même du mal absolu. Ils ont abandonné chaque parcelle d’humanité, descendant dans un abîme de mal qui défie l’entendement. Même la comparaison avec les bêtes sauvages est injustifiée et porte préjudice à ces êtres vivants, car chaque animal possède ses propres qualités positives, tandis que ces meurtriers ont perdu toute humanité. Ils ne sont rien d’autre que de misérables ordures humaines, incarnant les profondeurs les plus sombres de la malveillance.
D’autre part, nous ne pouvons oublier que ce peuple est issu du premier descendant d’Avraham, au point que Avraham a prié : « Que vive Ychmaël devant toi » (berechit 17;18). D-ieu accepta la prière d’Avraham et bénit Ychmaël en disant : « Je t’ai entendu au sujet de Ychmaël ; je le bénirai, je le rendrai fécond et je le multiplierai beaucoup » (ibid 20).
Dans le Pirkei de Rabbi Eliezer (Ch. 30), il est même écrit qu’il existe une similitude entre Israël et Ychmaël, raison pour laquelle le nom de D-ieu est mentionné précisément dans le nom de ces deux nations. En effet, elles sont les deux seules religions qui croient en un seul D-ieu. C’est-à-dire que nous croyons en la même foi.
Comment comprendre que l’exil le plus difficile pour Israël viendra précisément de Ychmaël qui nous ressemble pourtant ? Comment Ychmaël, qui est le premier descendant d’Avraham et porte le nom de D-ieu dans son nom, peut-il prouver au monde entier qu’il n’est rien d’autre que le mal incarné ?
En réalité, c’est justement en raison de cette similitude entre Ychmaël et Israël, que la guerre entre eux sera la plus difficile. Ainsi nous trouvons dans Pirkei de Rabbi Eliezer : « Alors que le Tout-Puissant a comparé le nom de Ychmaël au nom d’Israël : malheur à celui qui vivra en ses jours, comme il est dit ‘Oh, qui vivra à cause de son nom El. »
Comment comprendre cela ?
Pourquoi la naissance de Itshak doit-être précédé par celle d’Ychmael ?
Il y a lieu de s’interroger sur le sens de la naissance d’Itshak qui intervient seulement après celle d’Ychmaël. Pourquoi D-ieu a-t-il choisi de donner naissance à Ychmaël en premier, puisque l’alliance sera réalisée avec Itshak, comme il est dit : « Car c’est en Itshak que ta postérité sera appelée ».
Des paroles de Sarah : « Viens, je te prie, vers ma servante, peut-être pourrais-je construire quelque chose à partir d’elle etc » (berechit 16;2), il semble que la naissance de Ychmaël n’était nécessaire que pour la naissance d’Itshak. Mais cela impose une réflexion, car Sarah finira par renvoyer Ychmaël. Il y a ici quelque chose d’absurde, d’une part, la naissance d’Itshak est conditionnée par la naissance de Ychmaël, et d’autre part, l’existence d’Itshak est conditionnée par son expulsion.
De plus, un enseignement de nos sages (Midrach Talpiot 10, cité dans Or Ha’haim) nous apprend que Itshak est né avec une âme féminine, et au moment de la Akeida, une nouvelle âme masculine est venue en lui. A partir de cela, le Or Ha’haim interprète l’intention du verset « Il dit : je reviendrai vers toi, à cette époque-ci, et un fils sera né pour Sarah » (Berechit 18:10); de prime abord, il sera seulement le fils de Sarah, et ensuite, il reviendra pour être aussi le fils d’Abraham. Pour quelle raison ? Le Or Ha’haim propose : parce que Avraham a prié « Que Ychmaël vive devant toi ».
Pourquoi Itshak ne pourra procréer qu’à travers une si grande épreuve ? Et en quoi cela a à voir avec Ychmaël ?
Ychmael, l’écorce de la nation d’Israël
Il semble que la réponse à ces questions se trouve dans les paroles des Sages (Dévarim 3:2): « Lorsque notre père Abraham est venu dans le monde, des déchets sont sortis de lui – Ismaël et les fils de Ketura, lorsque Isaac est venu, des déchets sont sortis de lui – Ésaü et tous les grands de Édom. »
En d’autres termes, afin que Itshak soit saint dès sa conception, il était nécessaire que les déchets sortent d’abord d’Avraham. Les commentateurs comparent cela à l’écorce du fruit. En effet, le fruit est composé de chair et d’une enveloppe. Certes, cette enveloppe est indispensable pour l’existence du fruit, mais finalement elle devra être retirée afin de laisser paraître l’essence du fruit.
De même, Ychmaël est la peau qui précède le fruit, à savoir la Nation d’Israël, et il est indispensable telle la peau du fruit. Mais il nous incombe d’enlever cette peau afin de faire jaillir la partie principale du fruit, qui est la nation d’Israël.
La différence profonde entre Israël et Ychmaël réside dans leur approche de la mila
Même si l’écorce est considérée comme un déchet, elle n’en reste pas moins une partie du fruit. De même, Ychmaël, en tant que descendant d’Abraham, est lié à l’héritage de la Terre d’Israël.
Ainsi dit le Zohar, les enfants d’Ychmaël gouverneront la Terre Sainte lorsqu’elle sera vide pendant longtemps. Cependant, leur emprise sur la terre est temporaire et ils finiront par la céder aux enfants d’Israël.
Un peu comme cette écorce qui fait partie du fruit pendant un temps, mais à un certain moment, doit être retirée.
Le Zohar donne deux raisons à cette emprise temporaire :
1/ les descendants de Ychmaël font la mila sans « péri’a » (déchirure de la muqueuse interne afin de dévoiler le gland)
2/ ils ne la pratiquent pas au huitième jour mais à l’âge de treize ans.
Cette deuxième cause citée dans le Zohar, est en effet l’objet d’un débat virulent entre Itshak et Ychmaël précédant la Akeida, où Ychmaël affirme sa supériorité du fait qu’il a subi courageusement la Brit mila à l’âge de 13 ans en connaissant la souffrance, tandis qu’Itshak a été circoncis à 8 jours sans aucune conscience. Itshak lui répond alors que s’il avait été commandé par D-ieu d’être totalement sacrifié, il l’aurait accepté volontiers. Cela montre l’engagement inébranlable d’Itshak à accomplir la volonté de D-ieu. Et le verset dit immédiatement : « Et il arriva après ces choses, et D-ieu éprouva Abraham » (Sanhedrin 89b).
Quelle est la profondeur de ce débat, et quel est le sens de la réponse d’Itshak ? Et en quoi cet argument est tellement essentiel dans la distinction entre Israël et Ychmaël ?
Ychmaël résume tout à l’action
L’explication semble explicite dans les termes du Zohar précité « La descendance des fils d’Ychmaël régnera sur la Terre Sainte lorsqu’elle sera vide de tout pendant longtemps, tout comme leur Mila est vide sans perfection ». Autrement dit, Ychmaël est similaire à Israël, mais sous une forme vide. Il appartient aux mêmes valeurs, mais de manière creuse. Il se consacre au même D-ieu, mais de manière externe et vide de sens. Chez Ismaël, l’accent est toujours mis sur l’acte externe uniquement.
Ychmaël pense que l’essentiel dans la mila consiste en l’acte à proprement parler. Selon sa conception, la brit-mila consiste en une espèce de sacrifice personnel.
Pour Israël, le niveau de la brit-mila tient surtout dans le fait d’être ces individus porteurs de cette mila. Pour nous l’essentiel ne consiste pas tant à amoindrir l’homme, mais bien à vivre pour la sanctification du Nom Divin. C’est ce qui explique que nous faisons la « peri’a » – dont tout l’objet est de révéler l’insigne de la mila pour la vie. Car pour nous, l’essentiel consiste en le vécu, contrairement aux Bnei Ychmaël qui eux ne pratiquent pas cet acte de « peri’a ».
C’est pourquoi, Ychmaël pense qu’il est préférable de faire la mila à treize ans. Le principal pour lui étant l’acte, celui-ci est majoré à l’âge de treize ans. Pour nous, qui pensons que l’essentiel est d’être porteur du signe de la mila, il est logique de la pratiquer au plus tôt. En cela, elle pénètre dans le subconscient de la personne, et donne un sens à sa vie.
Ychmaël sacralise la mort et Israël sacralise la vie
Alors que Ychmaël veut mourir pour la sanctification de D-ieu, Israël veut vivre pour la sanctification de D-ieu. Ychmaël aime la mort, la limitation de la vie, tandis qu’Israël aime la vie, le caractère sacré de la vie.
Et il y a une différence profonde en cela. La consécration de la mort prouve que leur dévotion envers D-ieu est vide et sans contenu, réduite à un simple acte sans aucun bénéfice. Le seul bénéfice est probablement la prétendue récompense qu’on leur promet. Leur dévotion devient ainsi un instrument pour la réalisation de leurs désirs et fantaisies.
Au lieu de consacrer leur vie au nom de D-ieu, ils utilisent D-ieu pour satisfaire leurs désirs abominables.
Il est possible que ce soit la différence profonde entre le terme « Metsa’hek », terme qu’emploie la Torah au sujet d’Ychmaël, pour justifier la volonté de Sarah de le chasser de la maison, et le nom « Itshak » que Sarah a choisi pour son fils. Ces deux termes signifient rire, l’un au présent et l’autre au futur. Alors que Itshak est tourné vers l’avenir, avec comme objectif de franchir les échelons de la vie, qui mèneront vers le véritable rire de la fin des temps, comme il est dit « Alors notre bouche s’emplira de rire » (tehilim 126;2), Ychmaël ne connaît que le moment présent. Être un « martyr » d’un instant vaut plus pour lui que toute une vie elle-même. Pour lui, la vie se passe dans l’instant présent uniquement.
Galout Ychmaël, la plus grande introspection sur la profondeur de notre foi
Il se trouve que certes Ychmaël à une similitude avec Israël en ce sens qu’il croit en un seul D-ieu, pratique la circoncision et est prêt à se sacrifier. Sauf que chez lui, tout est externe et dépourvu de contenu, il donne de la valeur à l’acte extérieur et non à l’intériorité, à l’instant présent et non à l’avenir, à la mort et non à la vie.
C’est précisément pour cela que l’exil de Ychmaël est le plus difficile, car cette similitude exige de nous un tri, une introspection et une clarification bien plus profonde.
Ychmaël ne vient pas nous défaire de notre religion, mais au contraire, il croit que sa religion est supérieure à la nôtre, et que par conséquent il est celui qui poursuit le chemin d’Avraham et qui mérite d’hériter sa terre. La guerre pour la terre d’Israël n’est pas une guerre territoriale, mais principalement un conflit profond sur celui qui est l’héritier et le successeur d’Avraham.
Ychmaël est donc une nouvelle forme d’antisémitisme. Non pas comme les autres peuples qui haïssent la religion et la conscience juive, Ychmaël partage la même religion et la même conscience, mais ne peut tout simplement pas tolérer notre appartenance à la terre d’Israël, qui nous déclare être les seuls héritiers d’Avraham, car cela discrédite son sens et son existence. Il ne s’agit pas d’un antisionisme uniquement, mais d’un antisémitisme fondé sur notre lien ontologique avec la terre d’Israël. La terre n’est pas la cause de sa haine, mais c’est elle qui exprime notre judaïsme élitiste aux yeux d’Ychmaël.
C’est ce que Rabbi Haim Vital écrit : « Ychmaël va tourmenter Israël avec des épreuves difficiles que nous ne pouvons même pas imaginer, car il veut nous engloutir comme si nous n’avons jamais existé. » Autrement dit, contrairement aux autres exils, Ychmaël veut nous déraciner, non seulement pour annihiler notre existence, mais encore faire comme si nous n’avions jamais existé à la surface de la terre. Car il est conscient que notre réalité le rend particulièrement insignifiant. Contrairement aux autres royaumes qui possèdent leur propre culture, Ychmaël partage la même foi que nous, mais vide de sens, donc totalement insignifiante. Il n’est rien d’autre que l’écorce de Israël.
Ce n’est pas pour rien que l’exil d’Ychmaël est l’exil des derniers jours d’où viendra la rédemption (Pirkei de Rabbi Eliezer Ch. 28), car la guerre entre Ychmaël et Israël est la clarification ultime, la plus profonde de tous les temps. C’est à travers cette guerre que nous allons atteindre notre niveau intérieur le plus profond afin de savoir et de découvrir jusqu’où va notre foi. Il ne s’agit plus d’un tri entre la foi et l’hérésie, mais entre une foi externe et une foi interne, entre une foi vide de contenu et une foi pleine de sens.
C’est pourquoi Ychmaël est aussi le plus cruel de tous, comme l’explique Rabbi Haim Vital. Les 4 autres royautés sont comparées aux 4 animaux mentionnés dans le livre de Daniel, mais Ychmaël, étant le fils d’Abraham et circoncis, est appelé « Péré Adam – un homme sauvage. Il est appelé “homme” parce qu’il est le fils d’Abraham et est circoncis, “sauvage” car il n’a pas fait de Péria. Autrement dit, Ychmaël est d’une part plus Adam que les autres nations, mais en même temps plus sauvage que tout autre. Cet “homme sauvage” est en réalité plus cruel que les animaux, car plus le potentiel est élevé et plus la décadence est néfaste.
L’Akeidat Itshak, la seul légitimité d’Itshak par rapport à Ychmaël
L’élément clé et incontournable qui prouve la supériorité de Itshak sur Ychmaël est la Akeida. Ainsi, Itshak a prouvé à Ychmaël que l’acte brit mila dès le huitième jour et non pas à l’âge de 13 ans ne prouve pas un manque d’héroïsme, mais au contraire, cela donne un sens à une vie consacrée à D-ieu. Et de la même façon que sa vie est sacrée pour D-ieu, il est également entre ses mains de remettre son âme selon le commandement Divin.
L’Akeidat Itshak légitima la position d’Itshak par rapport à Ychmaël. Avant cet événement, Itshak n’avait pas encore pleinement assumé son rôle d’héritier spirituel d’Avraham. Mais en acceptant de se sacrifier, il prouve sa capacité à poursuivre la mission d’Avraham et à insuffler une continuité à son héritage.
À la lumière de cela, notre seule façon de surpasser Ychmaël est par cette notion de Akeidat Itshak.
C’est certainement l’idée du « Berit Ben Habétarim », le pacte qui a été fait avec Avraham pour garantir l’héritage de la terre à sa descendance après lui. Il s’agit en réalité du droit des sacrifices, comme expliqué dans le Guemara Ta’anit (27b). Car les sacrifices sont une continuation de la Akeidat Itshak. Itshak est ainsi l’ancêtre et le précurseur de tous les sacrifices, comme écrit le Malbim: « l’idée que Itshak s’est donné pour être brûlé en l’honneur du nom d’Hachem, persiste dans les Korbanot – sacrifices, car le but du sacrifice est que le pécheur pense qu’il se livre pour être abattu et sacrifié pour l’honneur de son nom, seulement que Hachem prend le corps d’un animal en lieu et place du corps de l’homme. »
Entre la foi d’Israël et celle d’Ychmaël
C’est pour cela que Ychmaël est né avant Itshak, afin de donner une signification profonde à la descendance de Itshak. Tout le droit à notre existence réside à travers l’expulsion d’Ychmaël et la Akeidat Itshak.
Pour hériter la Terre d’Israël, nous devons nous débarrasser de cette enveloppe d’Ychmaël.
On peut dire que l’histoire de Sarah chassant Ychmaël n’est pas un événement isolé, mais qui doit continuer et persister en chacun de nous. L’intention est d’expulser de nous une foi en D-ieu sous une forme extérieure et vide, et d’incarner la dimension d’Itshak, prêt à consacrer sa vie entière à D-ieu.
Cette différence entre la consécration des actes et la consécration de la vie, à un niveau plus profond, indique une différence abyssale. L’acte spécifique ne sert qu’à satisfaire les désirs et les envies de l’homme, et dans ce cas la foi en D-ieu n’est destinée qu’à servir le désir de l’homme. Il use de sa foi pour réaliser sa volonté et ses désirs propres. Seule une vie qui est sanctifiée enseigne la véritable foi en D-ieu, celle de dompter ses désirs pour l’amour de Son nom béni.
C’est la raison pour laquelle, contrairement au judaïsme, qui n’impose pas sa foi aux autres – bien qu’il soit ouvert à l’accueil des convertis, Ychmaël cherche à imposer sa foi à la face du monde. Car Ychmaël a le sentiment que D-ieu lui appartient, comme s’il possédait D-ieu et avait le pouvoir de l’imposer aux autres. Dans le judaïsme, c’est le contraire, la croyance en D-ieu assujettit les désirs de l’individu, et c’est pour cette raison qu’il ne se sent pas en droit d’imposer sa croyance aux autres.
Vaincre Ychmaël, uniquement par des sacrifices personnels
Notre seule façon de soumettre Ychmaël consiste à incarner au maximum la dimension de la Akeidat Itshak en particulier, et celle des sacrifices en général. Combien sommes-nous prêts à faire des sacrifices pour vivre une vie consacrée à D-ieu? Sans cela, nous n’avons aucune légitimité contre Ychmaël, au contraire, Ychmaël est le fils aîné d’Avraham qui a même prié pour lui « Que vive Ychmaël devant toi ». L’existence de la descendance de Itshak n’est possible que par l’expulsion d’Ychmaël de l’intérieur de nous-mêmes, et la continuité de la Akeidat Itshak.
Cela se manifeste dans tous les détails de la vie, et dans la manière de pratiquer les mitsvot. Les accomplissons-nous de manière routinière, ou bien y sacrifions-nous un peu ? Il est possible d’observer l’ensemble des mitsvot et d’étudier la Torah toute la journée, tout en étant pleinement en phase avec les plaisirs de ce monde, sans jamais sortir de sa zone de confort. Un tel mode de vie révèle un grand vide, comme s’il y avait une valeur en soi dans des actions vides de sens. Face à une vie comme celle-ci, Ychmaël est plus fort et plus légitime que nous. La seule façon de le surmonter est d’expulser cet “ishmaélisme” de nous-mêmes et de nous connecter au monde intérieur. De sacrifier un peu de olam hazé pour l’accomplissement des mitvots.
Ce n’est qu’à travers des petites « Akeidat Itshak » personnelles que nous remporterons la guerre contre Ychmaël. Rappelons-nous des propos de nos sages : sans l’épisode de la Akeida, Isthak n’aurait pas eu de continuité, et en d’autres termes, nous n’existerions pas aujourd’hui. Notre existence repose sur cette épreuve fondamentale que nous ne devons jamais cesser d’aspirer à surmonter.