Parachat Chemot – Les noms qui ne doivent pas être oubliés

Parachat Chemot – Les noms qui ne doivent pas être oubliés

La parachat Chemot ouvre le grand récit de l’Exode, mais dès ses premiers chapitres, elle nous enseigne un message profond qui accompagne le peuple juif à travers les générations : la valeur inestimable de chaque Juif, à la fois comme individu et comme partie intégrante du peuple.

Moché, élevé dans le palais de Paro comme un prince égyptien, ne reste pas indifférent à la souffrance de ses frères. Le verset « Il vit leurs souffrances » (Exode 2:11) décrit le moment où Moché quitte le confort de la cour royale pour observer la dure réalité des Hébreux asservis. Rachi approfondit ce verset en écrivant : « Il porta son regard et son cœur pour souffrir avec eux. » Moché ne se contente pas de regarder de loin ; il s’identifie profondément à leur douleur. Cette identification le pousse à agir avec courage, au risque de sa propre vie, lorsqu’il intervient pour sauver un Hébreu en frappant un Égyptien.

Cet acte illustre un message essentiel : la valeur d’un Juif dépasse tout. Même si cela implique un danger personnel, chaque vie juive mérite qu’on agisse pour la protéger et la sauver.

Les noms et l’identité – Fondements de la rédemption

Le titre même de la paracha, « Chemot » (Noms), n’est pas fortuit. Les noms représentent l’identité juive, que les enfants d’Israël ont préservée malgré l’esclavage et l’humiliation. Nos Sages enseignent que les Israélites ont été libérés d’Égypte parce qu’ils n’ont pas changé leurs noms, leurs vêtements et leur langue. Le message est clair : l’identité de chaque Juif est un pilier fondamental, et en la préservant, on souligne l’importance unique de chaque individu dans la collectivité.

Nos otages – Un appel à la solidarité

Ces enseignements de la parachat Chemot résonnent puissamment dans notre réalité, alors qu’un accord pour la libération des otages est envisagé dans l’immédiat. Nous espérons de tout cœur qu’il aboutira et que tous les otages seront libérés, sans exception, jusqu’au dernier. Nous devons apprendre de Moché à ne pas seulement voir la souffrance de nos frères, mais à nous y identifier pleinement – « à porter notre regard et notre cœur » pour ressentir leur douleur et agir en conséquence.

Tout comme Moché a pris un risque immense pour sauver un seul Hébreu, nous devons, en tant que société, tout mettre en œuvre, même au prix de sacrifices importants, pour libérer chaque otage. Chaque nom d’otage n’est pas qu’un simple nom – c’est un monde entier. La joie de voir chaque otage libéré devrait être immense et entière, car chaque Juif est unique et précieux.

C’est ainsi que nous pourrons mériter une rédemption complète : en voyant la valeur de chacun, en ressentant leur douleur et en agissant avec détermination pour les ramener chez eux.

About The Author

Ancien élève de la yechivat Hevron Guivat Mordehai. Auteur de plusieurs livres sur le Talmud et la Halacha. Roch Kollel Michné-Torah à Jerusalem.