La sortie d’Égypte pour les enfants d’Israël n’était pas seulement une sortie physique, mais un processus profond sur le plan psychologique, passant de l’esclavage à la liberté. À plusieurs reprises au cours de leur voyage dans le désert, les Bnei Israël se sont plaints et ont voulu retourner en Égypte, un endroit qu’ils connaissaient bien, même si c’était un lieu d’esclavage. Ce processus de sortie d’Égypte est difficile, car une sortie physique ne conduit pas nécessairement à une sortie intérieure. L’Égypte est toujours présente dans leur conscience, dans leurs expériences et leurs souvenirs, et c’est certainement la raison profonde pour laquelle nous avons reçu dans notre parasha l’interdiction de retourner en Égypte.
Les sages décrivent les difficultés que les enfants d’Israël ont rencontrées lorsqu’ils arrivèrent à la mer Rouge – au moment de la vraie crise, il y avait des factions qui voulaient retourner en Égypte. Cela montre que même lorsqu’ils sont sortis d’Égypte, l’Égypte n’était pas encore sortie d’eux.
Il semble donc que le passage dans la mer ait été nécessaire non seulement pour sortir d’Égypte géographiquement, mais aussi pour extirper l’Égypte de leur conscience. Ce passage était brutal, décisif, et drastique. La traversée de la mer Rouge n’était pas seulement un miracle extraordinaire, mais elle comportait aussi un élément de transformation intérieure. Ce processus exigeait d’eux de renouveler leur essence et de commencer une vie nouvelle au-delà de la mer. Cette « terre ferme au milieu de la mer » était un signe d’un nouveau lieu d’existence pour le peuple d’Israël, un nouveau départ et le commencement d’un nouveau chemin. Dès qu’ils ont traversé, ils sont devenus des « Hébreux », un terme qui signifie littéralement « traverser », ce qui évoque non seulement un passage physique, mais aussi un passage spirituel.
La proposition du président des États-Unis cette semaine aux habitants de Gaza constitue un exemple concret de cela. Trump a proposé aux habitants de Gaza de sortir vers la liberté, de se rendre dans des pays qui leur offriraient un avenir meilleur et de laisser derrière eux la destruction causée par la situation actuelle à Gaza. Mais apparemment, la réponse des habitants de Gaza reste opposée à ce qui leur a été proposé. Ils préfèrent rester dans leur état actuel, dans la destruction, plutôt que de chercher un nouvel horizon.
Un peu comme les enfants d’Israël qui ne voulaient pas quitter l’Égypte, bien qu’ils aient eu toutes les raisons de partir, les habitants de Gaza se trouvent dans une situation similaire. Les longues années passées dans cette terre sont devenues une partie de leur identité, profondément ancrées dans leur conscience, dans tous les aspects – national, politique et personnel – au point qu’ils ne veulent pas partir, même si leur situation est marquée par une destruction interne.
Si ces habitants choisissent de rester dans cette terre dévastée, malgré la destruction qui les entoure, cela témoigne d’un attachement profond à leur réalité, à leur identité et à leur passé. Cet ancrage psychologique et idéologique va bien au-delà de la simple situation géographique. Il ne suffit pas de les sortir physiquement de Gaza pour espérer un changement. Sans une transformation profonde de leur idéologie, aucun déplacement géographique ne pourra les libérer véritablement.
Le passage en Terre d’Israël après la traversée de la mer Rouge n’était pas seulement un changement physique, c’était une transformation spirituelle profonde. Nous devons comprendre que même pour les habitants de Gaza, le processus de libération ne peut pas se réaliser uniquement par un départ physique. Ils doivent traverser un changement de conscience, arrêter de se voir comme des victimes et permettre qu’un nouvel avenir naisse dans leur esprit. Ce processus nécessite peut-être également une intervention divine, une sorte de « traversée de la mer Rouge » sur le plan idéologique et culturel. Une simple sortie physique de leur terre ne suffira peut-être pas, car cela ne déracinerait pas l’idéologie erronée qui a imprégné leur monde. Seul un profond changement de conscience et de valeurs pourra engendrer un véritable changement.